GTT, fleuron français convoité par les Chinois et les Coréens-Saint Rèmy lès Chevreuse-78470-
Le 11 janvier 2012
La France va-t-elle laisser partir une technologie de pointe en Asie ? La future vente de GazTransport & Technigaz (GTT) attire les appétits des Chinois et des Coréens, séduits par l’acquisition du leader mondial des membranes pour méthaniers.
Un fleuron de la technologie française est sur le point de passer sous pavillon Chinois ou Coréen. GTT est une société d’ingénierie spécialisée dans la mise au point de membranes pour le confinement du gaz dans les méthaniers.
Basée à Saint-Rémy-Lès-Chevreuse (Yvelines), elle détient aujourd’hui 95 % d’un marché en forte croissance. Elle appartient à trois actionnaires : GDF Suez (40 %), Total (30 %) et le fonds d’investissement américain Hellman & Friedman (30%). Les trois groupes sud-coréens de construction navale, Daewoo, Hyundai et STX devraient prochainement faire une offre de rachat à hauteur de 1 milliard d’euros pour contrer la convoitise des voisins de l’Empire du Milieu.
Pas d'intérêt stratégique
La Corée du Sud, qui détient 70 % du marché des méthaniers de gaz naturel liquéfié (GNL), verse actuellement à GTT 10 million d’euros par navire fabriqué dans le pays au titre des brevets de l’entreprise française. Les actionnaires de GTT ont mandaté la banque Lazard afin de trouver un ou des acquéreurs. Pour eux, c’est le bon moment pour réaliser une excellente plus-value.
GTT a pris beaucoup de valeur suite à l’accident de Fukushima (Japon). L’essor à venir des centrales à gaz pour la production d’électricité nécessitera a construction de nombreux méthaniers pour transporter le gaz liquéfié depuis des zones de production comme le Qatar vers des pays consommateurs comme la Chine, le Japon et l’Europe.
Pour GDF Suez et Total, GTT n’aurait pas d’intérêt stratégique. Contactés par l’Usine Nouvelle, les deux groupes n’ont pas souhaité s’exprimer. Alors que les politiques avancent leurs idées sur la réindustrialisation et le "fabriquons français", n’existe–t-il pas une alternative pour conserver en France cette pépite ?
Par Olivier Cognasse et Ludovic Dupin